La traduction : un métier en voie de disparition ?
Le monde de la traduction subit actuellement une mutation à marche forcée.
Les principaux donneurs d’ordre que sont les grandes agences de traduction n’ont de cesse de généraliser l’usage de la traduction neuronale (ou traduction automatique), reléguant le traducteur au rôle de correcteur de traductions générées par l’IA.
Les tarifs des traducteurs (qui sont pour la plupart des indépendants sans aucune sécurité de l’emploi) ne cessent d’être revus à la baisse et le traducteur professionnel est tout simplement en train de disparaître du métier… de la traduction.
Ces pratiques posent de graves problèmes de déontologie, mais surtout de qualité, car à terme c’est la qualité de la langue qui est en danger. L’IA n’a pas de critères qualitatifs, pas de recul, pas d’analyse, pas de prise en compte du contexte, bref rien que possède un traducteur humain.
Pourtant, les tarifs que paient les clients finaux sont élevés si on les compare à la rémunération consentie par les grandes agences de traduction aux traducteurs indépendants, l’essentiel de la valeur ajoutée du métier de la traduction est capté par ces intermédiaires, au détriment de l’essence même de ce métier, à savoir les traducteurs eux-mêmes.
Quels que soient les arguments qualitatifs avancés par les grandes agences de traduction, leur recette est toujours la même : facturer au prix fort une prestation que l’on fait faire par des traducteurs dont les tarifs ne cessent de baisser, avec ou sans l’intervention de l’IA.
Nombreux sont les traducteurs professionnels qui, aujourd’hui, abandonnent le métier, faute de pouvoir en tirer un revenu suffisant pour en vivre.
Nombreux sont les jeunes traducteurs en début de carrière qui sont contraints de travailler pour une rémunération dérisoire, jugée inacceptable il y a peu de temps encore.
On est ainsi en droit de se poser la question : qu’adviendra-t-il de la traduction lorsque les traducteurs auront disparu ?
À ce sujet, la Société Française des Traducteurs (SFT) a publié une Prise de position de la SFT sur l’intelligence artificielle consultable en cliquant sur le lien suivant :